“Exigeante, intuitive, punk, onirique ou baroque... Pourquoi choisir quand tout bruisse d’un supplément d’âme?”

« Son style vous emmène de la beauté envoûtante au sombre désespoir; de la jovialité ludique à la sagesse profonde. »
— Songlines Magazine UK
« Sa musique mouvante bruisse et scintille, une aire de repos à l’écart des autoroutes de la fusion.
Une grande voltigeuse.  »
— LES INROCKS

Biographie signée Jeanne Lacaille :

“Musicienne d’entre les mondes, la flûtiste et chanteuse argentine Diana Baroni présente une œuvre hybride et inclassable qui mèle librement musiques anciennes, expressions populaires de tradition orale, corpus poetiques, sources historiques et partitions contemporaines hautement expérimentales. Exigeante, intuitive, punk, onirique ou baroque... Pourquoi choisir quand tout bruisse d’un supplément d’âme ?


“L’art, c’est ce qui résiste” écrit Gilles Deleuze : un mantra pour Diana Baroni qui defie l’elitisme, le confort et les chemins convenus depuis ses débuts sur la scene experimentale de Buenos Aires au mitan des années 90. Ce sens de l’indiscipline, la musicienne l’hérite de son grand-pere, anarchiste de la premiere heure, et de sa mere, militante communiste engagee contre la dictature. À la maison, la radio diffuse de la musique classique tandis que circulent, en douce, les chants contestataires de Victor Jara et Quilapayun. Portee par l’insoumission intellectuelle de ses parents et de leurs amis, artistes ou militants, Diana Baroni perçoit tres tot la puissance politique de l’art et du beau.

Jeune prodige de la flute traversière, à 17 ans, Diana Baroni quitte le Rosario de son enfance pour étudier, le temps d’une bourse, a la prestigieuse Yehudi Menuhin Academy de Gstaad, en Suisse. Elle comprend que la virtuosité technique n’est pas une fin en soi et part sillonner l’Europe en quête d’elle-même : quelques mois de pure bohême qui la conduisent à lire Deleuze et Foucault, ne jurer que par Mahler, jouer dans la rue, être ébouriffée par John Cage, Coltrane ou Stockhausen. Son retour en Argentine est marqué par le vent de liberté extraordinaire qui souffle sur Buenos Aires, post-dictature, ou les artistes peuvent enfin s’exprimer. Le jour, Diana Baroni joue au sein de la Camerata Bariloche quand, la nuit, elle embrasse l’underground et son effervescence creative. Reperée par le compositeur Gerardo Gandini, réconnu pour ses travaux sur les liens entre musiques savantes et musiques traditionnelles, la flûtiste intègre El Centro de Experimentación au sous-sol du mythique Teatro Colón en 1993. Pendant quatre ans, Diana Baroni se frotte aux répertoires de Schoenberg, Kurt Weill ou John Cage, déborde de tous les cadres, devenant une reference de l’avant-garde expérimentale et contemporaine argentine.

En 1997, Diana Baroni a le courage de prendre un nouveau virage en entrant a la legendaire Schola Cantorum de Bale pour y etudier l’interpretation historique des musiques anciennes puis le traverso baroque a Amsterdam. Ce retour sur le Vieux Continent l’amène à former l’ensemble Café Zimmermann dont les disques dédiés à l’œuvre instrumentale de J.S. Bach sont plébiscités à l’international. Mais Diana Baroni a des choses à dire en solo et publie, en 2002, Son de Los Diablos (Tonadas afro-hispanas del Peru), un premier album qui explore les syncrétismes entre musiques de tradition orale afro-amérindiennes et musiques anciennes importées d’Europe par les colonisateurs, en s’appuyant sur les écrits de l’évêque Martínez Compañon. Dans la foulée, la flutiste enregistre l’intégrale des sonates de Johannes Mattheson, un disque exigeant et remarqué qui donne une dimension sensuelle a l’œuvre baroque du compositeur allemand.

 

Donner du corps à l’emotion et du souffle à des objets rares, c’est la mission de l’art pour Diana Baroni qui continue, en passeuse prolifique, de tenir tete à l’élitisme institutionnel.

 

Simon Drappier, Rafael Guel, Tunde Jegede, Ronald Martin Alonso, Jasser Haj Youssef... Aux côtés de fidèles compagnons de route, Diana Baroni s’applique a multiplier les points de rencontres entre des espaces-temps poétiques et musicaux au fil de ses albums.

En 2006, la musicienne rend hommage à l’heritage de la chanteuse péruvienne Chabuca Granda avec le disque Nuevos Cantares Del Peru puis creuse la veine des relectures afro-péruviennes avec Flor de Verano en 2008. Elle fonde aussi son label, Papilio Collection, reunissant des artistes du monde entier autour des nouvelles musiques traditionnelles. À Londres puis en tournée, Diana Baroni collabore avec le celebre Brodsky Quartet : un desir pour les cordes réaffirme en 2012 lorsqu’elle convie Alter Quintet sur l’album La Macorina (Carnet de voyages du Nouveau Monde) qui s’appuie sur le journal mexicain de D.H. Lawrence.

En 2018, Diana Baroni s’envole pour le Nigéria pour creer The Emidy Project, en etroite collaboration avec Tunde Jegede, un album qui raconte l’odyssee de Joseph Antonio Emidy, un esclave guineen devenu violoniste virtuose.

En 2022, Diana Baroni et Simon Drappier a l’arpeggione explosent tous les codes pour revisiter complaintes andines ou forros bresiliens sur Pan Atlantico, un disque d’une grande finesse. L’année suivante, Mujeres met à l’honneur des femmes écorchées comme Alfonsina Storni ou Violeta Parra, mais aussi des destins hors du commun comme celui de Sor Juana Ines de la Cruz qui, au 17e siècle, decide de s’enfermer dans un couvent pour y étudier et y écrire des poèmes en toute liberte.

En 2024, Diana Baroni et le tunisien Jasser Haj Youssef déploient une reflexion autour des chants de travail pour un dialogue voix, traverso - viole d’amour mis au service d’un repertoire chante en langues indigenes, en espagnol ou en arabe, un programme majestueux intitulé La voix comme résistance”.

Cette année, Diana Baroni s’expose flambant nue dans une lumière très personnelle pour Apapacho - “serrer dans les bras” en nahuatl - quatre titres comme autant d’antidotes au deuil qui revelent les bribes d’une poesie intime sublimée par des textures electroniques en clair-obscur.

Fin 2025, Diana Baroni presentera son tout nouvel album : Madre Selva, enregistré avec Tunde Jegede, Keyvan Chemirani, Abraham Mansfaroll, Ronald Martin Alonso et Rafael Guel au sein de l’Ensemble Vedado. Se nourrissant des poèmes du cubain Nicolas Guillen, la musicienne explore sa relation avec la mère-terre en mêlant à ce récit terrien différentes traditions musicales et spirituelles pour dire un destin universel."